dimanche 6 avril 2008

Petit journal des performances et des ressenties

C’est au moment où je découvrais une belle feuille et réfléchissait à l’idée d’en faire une matière à peindre, que je saisis au vol cette nouvelle sensation. Je ne crois pas l’avoir déjà connue. Je réfléchissais , pensais à Dieu et à l’esprit de la nature, mais les ayant déjà connus, traversé; je savais que ce n’était pas ça. Je fermais alors les yeux et décidais de me laisser envahir par cette sensation. Je crois que c’était l’esprit de la danse, humble et dépouillé.



Le 28 Janvier 2008

J’étais assise dans mon jardin à observer, à tenter de mieux saisir ce réel, à croquer. Je n’arrivais à me satisfaire de rien. Puis ma tête s’est mise à bouger . Ce qui m’importait c’était d’être simplement là présente. Dans ce flottement de mon esprit, j’ai commencé à bouger, d’abord très peu. Je sentais qu’il ne fallait pas danser, mais que je crée moi-même les mouvements et qu’ils s’imposent d’eux-mêmes. Je crois qu’à ce moment c’était ce que j’avais appris d’un stage de danse butô qui ressortaient là. Puis j’ai eu une irrésistible envie de courir. Je me suis arrêtée juste au niveau d’un arbre centenaire qui m’avait souvent parlé et j’ai recommencé à danser sur place. Puis retournée dans l’autre sens en courant, je me suis arrêtée, le ventre et le nez contre l’écorce blanche d’un bouleau .J’ai respiré fort. Seul l’un de mes pieds continuait à danser, puis le reste a suivit. Je me suis ensuite accrochée à une branche, il y’avait là beaucoup de tensions dans mon corps. J’ai fini assise jusqu’à ce que mes bras décident d’une fin.

Récit performance


Allongée sur les planches de bois de la terrasse de la maison, je respire et ferme les yeux. Le soleil brille fort, le vent ne souffle pas. Je me laisse tomber sur les genoux, laisse aussi tomber ma nuque et fait profiter mes doigts du soleil. Mon cœur palpite. Je m’allonge dans l’herbe humide, puis roule sur le côté. Un genou ou un pied se lève parfois comme attiré par l’air ou le ciel. Puis par une partie de mon corps , je me redresse doucement, puis marche. Je retourne au sol , accroupie, le sommet de mon crâne dans l’herbe. J’ouvre les yeux et continue mon voyage. Je suis désormais sur mes pieds et mes mains, à quatre pattes comme un animal, ma tête se balance de droite à gauche, d’abord doucement puis plus vite. Mes bras se plient légèrement, puis je recule presque en rampant. Je m’allonge dans l’herbe, mes yeux se ferment à nouveau, seul mes doigts et mes jambes sont animés. Je m’arrête et ne bouge plus.